vendredi 8 octobre 2021

11. La méfiance envers les « masses »

L’un des postulats fondateurs de l’éducation nationale, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est que l’enfant doit être soumis, guidé et modelé par les savoirs collectifs, via l’autorité du professeur, pour qu’il s’intègre dans la société ; le tout basé sur un postulat de méfiance envers « les masses » (le peuple vu du point de vue de l’élite).

Pensez-vous, quelques décennies avant l’invention de l’Instruction nationale, les « masses » avaient massacré et décapité en « masse » l’aristocratie et nombre de têtes pensantes qui en faisaient partie (pendant la Révolution française) Les autorités post-révolutionnaires, celles qui s’étaient arrogé le pouvoir, ne tenaient pas tellement à une nouvelle révolution. L’idée de l’éducation ou de l’instruction publique était très probablement d’installer fermement ces « masses populaires » sous l’autorité rigide et dogmatique de l’État par l’intermédiaire de la Loi. Et ça, ce n’est pas un postulat de confiance, loin de là.

Le problème est qu’il y a un mensonge : l’être humain n’est pas un bœuf qu’on attèle. L’homme pense et se révolte face à l’injustice et aux mauvais traitements, pas le bœuf.

Les « masses » n’existent pas

Non, les « masses » n’existent pas. Il n’existe que des « univers » indépendants et différents qui s’associent plus ou moins autour d’idées ou d’autres gens charismatiques avec une ou des idées. L’effet de grand nombre existe lorsque l’on traite la matière et l’énergie, pas quand on traite l’humain, en tout cas, pas du point de vue du partage de savoirs comme dans l’instruction.

Observation de l’élève déformée ou absente au départ

Tout était faux dès le départ ! Pourquoi ? À cause d’un manque d’observation de l’enfant avec un point de vue individuel si proche que l’observateur aurait pu ressentir ce que ressentait cet enfant. L’observation était probablement faite à partir d’un point de vue autoritaire (d’une autorité politique ou intellectuelle).

On ne peut pas observer en « sachant » sinon l’observation est déformée par les « savoirs » fixes que l’on a déjà. On doit observer en ne sachant pas.

L’enfant "observé" coince sur un sujet et il ne comprend toujours pas malgré les explications. L’autorité (à l’époque) a tellement de « prestige » qu’elle est hors communication. L’enfant est terrorisé, paralysé et il ne peut parler. S’il parle, l’autorité parle plus fort, d’une manière autoritaire. L’enfant doit « écouter le maître », vocifère-t-il avec grande autorité. Ou bien, il est condescendant. Il regarde cet enfant « de très haut ». Ce n’est pas une observation de ce qui se passe chez cet enfant, mais un massacre de son intellect.

Il est impossible d’observer en prenant un point de vue « officiel » ou « autoritaire ». Il faut de l’empathie, de l’amour, de la sincérité et de la simplicité, avec un vrai désir de comprendre. C’est la seule manière d’observer et d’obtenir des données fiables. Il faut être « humain ». Lorsque les anciens ont fondé l’Instruction publique, ils observaient en « sachant déjà », après tout, les « sachants » c’était eux, et ils pondaient des règlements idiots, déconnectés de toute réalité sur l’univers particulier et les difficultés d’un enfant. Malheureusement, ces règlements ont toujours cours dans l’école et ce sont les enfants qui subissent, alors que tout semble parfaitement « normal ».


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