L’un des postulats fondateurs de l’éducation
nationale, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est que l’enfant doit
être soumis, guidé et modelé par les savoirs collectifs, via l’autorité du
professeur, pour qu’il s’intègre dans la société ; le tout basé sur un
postulat de méfiance envers « les masses » (le peuple vu du point de
vue de l’élite).
Pensez-vous, quelques décennies avant l’invention
de l’Instruction nationale, les « masses » avaient massacré et
décapité en « masse » l’aristocratie et nombre de têtes pensantes qui
en faisaient partie (pendant la Révolution française) Les autorités
post-révolutionnaires, celles qui s’étaient arrogé le pouvoir, ne tenaient pas
tellement à une nouvelle révolution. L’idée de l’éducation ou de l’instruction
publique était très probablement d’installer fermement ces « masses
populaires » sous l’autorité rigide et dogmatique de l’État par l’intermédiaire
de la Loi. Et ça, ce n’est pas un postulat de confiance, loin de là.
Le problème est qu’il y a un mensonge : l’être humain n’est pas un bœuf qu’on attèle. L’homme pense et se révolte face à l’injustice et aux mauvais traitements, pas le bœuf.
Les « masses » n’existent pas
Non, les « masses » n’existent
pas. Il n’existe que des « univers » indépendants et
différents qui s’associent plus ou moins autour d’idées ou d’autres gens
charismatiques avec une ou des idées. L’effet de grand nombre existe lorsque l’on
traite la matière et l’énergie, pas quand on traite l’humain, en tout cas, pas
du point de vue du partage de savoirs comme dans l’instruction.
Observation de l’élève déformée ou absente au départ
Tout était faux dès le départ !
Pourquoi ? À cause d’un manque d’observation de l’enfant avec un
point de vue individuel si proche que l’observateur aurait pu ressentir ce que
ressentait cet enfant. L’observation était probablement faite à partir d’un
point de vue autoritaire (d’une autorité politique ou intellectuelle).
On ne peut pas observer en
« sachant » sinon l’observation est déformée par les
« savoirs » fixes que l’on a déjà. On doit observer en ne sachant
pas.
L’enfant "observé" coince sur un sujet et
il ne comprend toujours pas malgré les explications. L’autorité (à l’époque) a
tellement de « prestige » qu’elle est hors communication. L’enfant
est terrorisé, paralysé et il ne peut parler. S’il parle, l’autorité parle plus
fort, d’une manière autoritaire. L’enfant doit « écouter le maître »,
vocifère-t-il avec grande autorité. Ou bien, il est condescendant. Il regarde
cet enfant « de très haut ». Ce n’est pas une observation de ce qui
se passe chez cet enfant, mais un massacre de son intellect.
Il est impossible d’observer en prenant
un point de vue « officiel » ou « autoritaire ». Il faut de
l’empathie, de l’amour, de la sincérité et de la simplicité, avec un vrai désir
de comprendre. C’est la seule manière d’observer et d’obtenir des données
fiables. Il faut être « humain ». Lorsque les anciens ont fondé l’Instruction
publique, ils observaient en « sachant déjà », après tout, les
« sachants » c’était eux, et ils pondaient des règlements idiots,
déconnectés de toute réalité sur l’univers particulier et les difficultés d’un
enfant. Malheureusement, ces règlements ont toujours cours dans l’école et ce
sont les enfants qui subissent, alors que tout semble parfaitement « normal ».
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