Cela semble être une zone de problèmes récurrents et apparemment insolubles. Les hommes violents qui battent leur épouse, les racketteurs, les jeunes qui poignardent un autre pour un regard soutenu, ou une cigarette refusée, ou une histoire de priorité, les bandes qui tabassent un jeune isolé, des bandes de drogués hyperviolents qui hantent un quartier et empêchent les citoyens de dormir la nuit ou carrément de sortir, les vendeurs de drogue qui sont de véritables organisations munies d’armes de guerre, et ainsi de suite. Rien n’y fait, le problème persiste et empire, gouvernement après gouvernement. Dans les écoles, des bandes organisées brutalisent d’autres jeunes, ou revendent de la drogue sans que personne n’intervienne ou si peu. Ce qui est frappant c’est le fait que les seuls gens dangereux sont les gens mauvais, ceux qui font le mal. Les honnêtes gens, eux, ne sont pas dangereux.
Selon toute apparence, ces problèmes
sont insolubles. Vu les moyens policiers déployés et les tribunaux surchargés,
et étant donné que les policiers pourchassent les mêmes délinquants encore et
encore après les avoir arrêtés, on peut se demander ce qui cloche. Apparemment,
ces problèmes ne doivent pas être résolus. Le mot « résolu »
dans ce cas signifie que chacun des problèmes disparaît et ne revient pas.
Mais poursuivons.
De plus, ces bandes sévissent au beau
milieu de barres d’immeubles abritant des milliers de gens. Disons qu’il y ait
une cinquantaine de dealers au maximum dans un quartier contenant disons cinq
cents hommes adultes et autant de femmes. Comment se fait-il que quelques
dizaines de délinquants puissent faire chanter et terroriser dix fois plus d’habitants
« normaux » ?
Si un problème persiste, que les solutions ne fonctionnent pas, c’est que ce sujet contient des données et principes faux.
Et en écrivant ces lignes, l’impression
que cela me donne est que sous l’apparence d’une société bien organisée et
dirigée, une société plutôt paisible en général, nous trouvons un nombre invraisemblable
de faux principes qui empêchent les gens honnêtes de mettre de l’ordre où et
quand c’est nécessaire. Au contraire, ce sont les gens malfaisants qui ont la
force avec eux et qui mettent leur ordre.
Pour noircir encore le tableau, les
quartiers dits « difficiles » ou « pauvres » sont les plus
sales, mais pas que. Aujourd’hui, même des endroits riches ou aisés sont contaminés
par la saleté : mégots, masques, papiers et plastiques jonchent les parterres
« verts » et les trottoirs. Il y a soixante ans, cela n’existait tout
simplement pas. Les gens ne jetaient pas leurs ordures dans la rue, même dans
les quartiers pauvres. Il y avait de l’ordre et cela ne venait pas d’une police
omniprésente. Les gens étaient propres, tout simplement. Pourquoi ? Parce
que les adultes maintenaient l’ordre chez leurs enfants. Ils les obligeaient à
faire leur lit, ranger leur chambre et leurs jouets, jeter les saletés dans les
poubelles et pas par terre, etc. Et oui, la force était du côté des parents.
Tout n’était pas parfait, mais l’ordre et la propreté étaient un minimum à respecter.
Les gens maintenaient l’ordre. Souvent, c’était violent, trop violent.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce
sujet de la violence exercée pour maintenir l’ordre, éduquer les enfants, etc.
Le problème du « maintien de l’ordre »
par les gens n’était pas l’usage de la force ou de la violence, mais le degré
nécessaire de force ou de violence pour obtenir et maintenir l’ordre. Autrement
dit, à quel point l’être humain doit-il être dangereux afin d’exiger et d’obtenir
de l’ordre ?
Cela soulève la question de l’entraînement
et de la justice. La justice est une qualité humaine qui a à voir avec le degré
de bien et de mal d’une action ou condition. L’injustice signifie qu’il y a
trop de mal par rapport au bien. Si une personne travaille dur et vit dans la
pauvreté, c’est une injustice. Et nous pouvons dire qu’il y a du désordre dans
la situation. Une ou plusieurs choses ne sont pas à leur place. Si quelqu’un exploite
les gens pour son profit, une portion de l’argent produit n’est pas à sa place.
La justice, ou le comportement correct, le bien, voudrait que l’argent soit
justement distribué (pas nécessairement à part égale, mais d’une manière juste,
ce qui demande du jugement sur la valeur des actions). L’ordre, ou le maintient
de l’ordre, c’est ça : les choses sont à leur place selon le bon jugement
des gens concernés.
Le juste, l’ordre et le maintient
de l’ordre exigent de la force. Cela signifie que pour maintenir l’ordre, les
gens honnêtes ou bons doivent pouvoir être dangereux.
Quel concept avez-vous quand on vous
dit « gens dangereux » ? Cela semble mauvais, n’est-ce pas ?
Pourtant, « dangereux » n’implique qu’une capacité à provoquer de la
douleur ou à détruire. Cela ne définit pas si c’est en bien ou en mal. Cela dit
juste qu’il y a un danger, une possibilité ou probabilité de destruction ou de
douleur et qu’il faut faire attention à ne pas faire n’importe quoi, par
exemple avec une ligne à haute tension.
Pourtant, quand on dit que quelqu’un
est dangereux, cela semble impliquer que cette personne est nuisible ou
potentiellement nuisible, à ne pas approcher ou fréquenter. Et là, nous rencontrons
une fausse donnée de taille : « Une personne sociable,
bienveillante, ne peut pas ou ne doit pas être dangereuse ».
Magnifique exemple. À vrai dire, je viens de tomber dessus.
Dans notre société, la dangerosité ne
doit pas venir des citoyens. Une personne honnête n’a pas le droit d’avoir un
comportement violent, d’infliger du mal, de la destruction ou de la douleur à
une autre personne. Ces choses sont réservées à la police et à la justice, et
seulement dans certaines limites. Ce principe est faux tout en ayant l’apparence
de la Raison et d’être un principe civilisé.
Nous nous heurtons de nouveau à notre
bon vieux faux principe de l’égalité : « Les gens naissent égaux avec
des capacités égales ». L’observation montre que certains êtres sont
des monstres et que d’autres sont des héros avec toutes les nuances de gris entre
les deux ; nous trouvons également, du côté du mal et du côté du bien, d’innombrables
capacités et degrés d’intelligence avec les résultats en termes de destruction ou
d’ordre.
Ce qui nous donne une question :
combien de force doivent exercer les gens honnêtes sur chaque personne et action
nuisibles, quand, comment et avec quelle organisation, afin de maintenir l’ordre ?
Ce qui exige la capacité et la volonté de discerner le bien du mal, la personne
ou l’action nuisibles.
C’est étonnant cette aberration de la
perception de l’autre que nous avons ou plutôt que nous n’avons pas. Dans notre
société « civilisée » il semble que nous soyons juste aveugles. Nous
ne voyons ou ne considérons que les enveloppes charnelles. Je viens de réaliser
que nos cinq sens nous trompent. Ils sont très précis en ce qui concerne la
partie de l’univers physique qui nous entoure, ils nous informent assez bien
sur la nature vivante également, mais pas du tout sur l’homme.
J’avais défini l’individu comme un univers
particulier par opposition à un élément de l’humanité vue comme un tout. Dans
mon raisonnement, j’avais enlevé la notion d’humanité qui me semblait fausse,
et préféré considérer l’être humain comme un individu vivant, ayant son propre
univers totalement différent d’un autre individu et univers. Et deux univers étaient
capables de s’associer sur différentes bases, ce qui formait la structure d’une
société.
Les cinq sens nous renseignent sur
la nature physique d’un homme, mais pas sur son univers. Mais alors, comment
percevons-nous ou entrons-nous en contact avec notre propre univers (l’essence
de qui nous sommes vraiment) ou avec un autre univers (l’essence de la personne
que nous contactons) ?
Disons que les sens peuvent nous
aider à détecter l’univers d’une personne en observant ses actions. Mais cela
nécessite une capacité à observer sans essayer d’expliquer ou de justifier. On
peut détecter pas mal de choses en observant les actions, les faits et les
résultats bruts, en y ajoutant leur évaluation en termes de bien ou de mal.
Malheureusement, ce n’est pas intuitif dans notre société. Ce qui est inculqué,
c’est que nous sommes tous égaux, ET C’EST FAUX !
Ce qui nous donne une formule pour
résoudre le mal :
1. dangerosité et force potentielle
de la population honnête ;
2. Observation de l’environnement réel ;
3. Détection d’une situation potentiellement
mauvaise ;
4. Évaluation du bien et du mal dans
l’action observée ;
5. Application de la force nécessaire
jusqu’à la cessation totale de l’action nuisible ;
6. Observation et évaluation du
résultat ;
7. Répéter les points 1 à 7, jusqu’à
la résolution totale et définitive de la situation mauvaise.
Nous voyons bien qu’il y aurait des objections
de la plupart des gens « civilisés ». Non seulement la population
honnête n’est pas dangereuse, mais elle ne veut pas l’être ; elle ne veut
pas faire mal et infliger de la destruction, même à des individus qui le mériteraient.
Encore une fois, « être dangereux »
signifie « avoir potentiellement une force destructive ». Or, dans
notre société, « destructif » est synonyme de « mal ».
Vous voyez le sac de nœuds ? C’est
comme si nous avions subi un lavage de cerveau pour nous transformer en « moutons »
(le « nous » signifiant « les gens honnêtes, bienveillants »).
Il semble que le côté du mal n’a pas subi ce lavage de cerveau, puisque les gens
mauvais peuvent utiliser la force pour obtenir ce qu’ils veulent ou pour
simplement détruire.
La prise en charge exclusive du mal par
la police et la justice
La Justice est une entité qui s’occupe
exclusivement du mal lequel est défini comme la violation de la Loi. Selon celle-ci,
les gens ne doivent pas se faire justice eux-mêmes. C’est rigoureusement interdit
et puni lourdement par la Loi. Cela va très loin puisqu’une population donnée
ne peut pas mettre de l’ordre dans une situation nuisible provenant d’une
minorité de délinquants.
Autrement dit, une population composée
de gens honnêtes ou bienveillants (du côté du bien) ne peut pas être dangereuse
et si elle le devenait, elle serait implacablement réprimée et punie par les
instances officielles policières et judiciaires. Se révolter contre le Mal est
rigoureusement interdit !
Étant donné que la majorité des actions
nuisibles sont dissimulées ou invisibles, notamment de la police, et qu’il est
la plupart du temps impossible d’en apporter les preuves, ces actions mauvaises
peuvent continuer à s’exercer. Comment voulez-vous prouver le chantage et les
menaces de mort. Par définition, le chantage par la menace de mort provoque la
terreur chez la victime, ce qui entraîne une paralysie de son mécanisme de
défense. La Loi et la Justice interdisent à la victime de se défendre efficacement. Donc, le mal est perpétué. Il ne peut que gagner. C’est de cette
manière qu’une minorité de gens nuisibles et dangereux peuvent exercer leur loi
et leur contrôle d’un territoire peuplé de gens plus nombreux, mais terrorisés.
C’est étonnant à quel point les « autorités »
et « sachants » préfèrent avoir un peuple terrorisé et un territoire
contrôlé par des malfrats. Tout plutôt qu’un peuple dangereux et capable de mettre
de l’ordre par n’importe quel moyen.
On pourrait avoir une nouvelle
définition cynique de « démocratie » : la souveraineté de n’importe quelle
entité dangereuse plutôt que le peuple ».
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