Une fois que l’on a compris que les
anciens principes fondateurs étaient faux avec des conséquences désastreuses,
et que l’on a compris les nouveaux principes, la réorganisation est
relativement facile et sans coûts supplémentaires pour l’État.
Un grand avantage pour le nouveau professeur
Que veut le professeur, l’homme ou la
femme de terrain ? S’il a compris les nouveaux principes, il veut s’assurer
que chaque nouveau professeur travaille en équipe sous la supervision
bienveillante des anciens. C’est un devoir de cette noble profession. Ainsi,
nous ne perdons pas de nouveaux venus au premier abord enthousiastes, mais se
fracassant contre les violents remous d’élèves perdus et sans espoir de futur.
Donc, nous éliminons ce besoin idiot d’autorité.
Le nouveau professeur va aider ses élèves, il va leur dispenser le savoir, mais
cette fois, individuellement, au niveau de compréhension et d’aptitude de l’élève.
Gros, gros, gros avantage.
Puisque nous éliminons l’organisation par tranches d’âge, tout comme les programmes scolaires collectifs, nous n’avons plus besoin de classes séparées et surchargées par la même occasion. L’avantage pour le professeur est qu’il peut travailler en équipe avec d’autres professeurs, notamment les nouveaux.
Un grand avantage pour l’élève
Puisque nous adoptons un système
individuel par l’ouverture progressive de canaux entre cet élève (un univers en
soi) et un univers extérieur, on s’assure juste qu’il est là pour travailler ce
« canal », peu importe lequel du moment que cela peut l’intéresser,
au moins pour qu’il puisse concentrer son attention dessus.
On peut très bien grouper les élèves
par canaux pour faciliter l’aide des professeurs, tout en s’assurant que la
compétition est bannie. Les professeurs aident les élèves qui en ont besoin et
laissent filer les autres qui s’en sortent bien à leur allure. Les professeurs
s’assurent que les bases importantes soient bien acquises sans pour autant
noyer l’élève dans un perfectionnisme pédant.
J’ai l’exemple d’un élève qui aimait
particulièrement la géographie et l’histoire. Il n’a pas pu s’y consacrer à
cause de la rigidité du programme. Et il ne s’en sortait pas trop bien dans les
autres matières. Dans notre système, nous le laissons aller de l’avant dans ses
sujets préférés et utilisant cet intérêt, nous lui inculquons la grammaire et
le vocabulaire utilisés dans ces sujets. Nous lui ouvrons des portes, de
nouveaux canaux vers de nouveaux univers jusque ce qu’il devienne autonome dans
ces univers.
C’est un grand avantage pour l’élève,
mais aussi un autre avantage pour le professeur, puisqu’il peut s’assurer que l’élève
accède à la connaissance et à la pratique des fondements d’un sujet. L’élève va
vers l’autonomie à son allure et le professeur aide cet élève à acquérir cette
autonomie dans la matière apprise. Une position très avantageuse pour le
professeur, car il travaille uniquement avec des élèves intéressés d’apprendre.
Vous voyez, le professeur est
responsable de la prochaine civilisation. Pour la première fois, il aura l’occasion
d’exercer la véritable diffusion du savoir, mais à chaque élève, sans
exception, sans échec.
Une organisation de la classe par modules
individuels
Les modules existent et ils sont pour
la plupart très bien conçus.
On se consacre à faire acquérir les
fondements des sujets principaux à chaque élève, individuellement, et à son
allure, peu importe le temps passé, du moment qu’il progresse, qu’il sente qu’il
progresse, et qu’il soit content de ses progrès, de ses nouvelles connaissances
théoriques et pratiques.
À ce sujet, il faut faire confiance aux
gens qui ont créé ces modules et ne pas soumettre ce travail à des mois d’examens
de la part des autorités ministérielles, car ce n’est que pure perte de temps.
Ils sont trop hauts dans la hiérarchie pour bien juger. Laissons le professeur
et l’élève se débrouiller. Ils sont sur le terrain et peuvent juger de la
qualité du matériel. Les parents de l’élève et l’élève lui-même diront ce qu’il
en est.
Les élèves s’entraident : un entraînement en
soi
L’aide apportée à un autre être humain
est un entraînement en soi, de l’expérience acquise. Une société humaine n’existe
pas en tant que telle. Il s’agit toujours de quelqu’un de conscient qui s’aperçoit
en portant son regard dessus, qu’une autre personne patauge, a des difficultés
ou a besoin de renforts pour effectuer une action. Ainsi, la responsabilité de
l’observateur monte d’un coup et il va au secours de l’autres personne.
Cela peut être très simple comme d’aider
à pousser une voiture en panne. Mais quel plaisir, quelle chaleur humaine en
retour pour le simple fait d’avoir aidé un être humain ou n’importe quelle vie
animale ou végétale. Cet échange de la vie envers la vie a quelque chose de
magique, mais n’est-ce pas l’empathie qui s’exprime, l’amour universel en
action ? Un beau sujet de philosophie.
Par contre, cela peut s’avérer
compliqué. Un élève noyé depuis bien longtemps peut requérir pas mal d’ingéniosité
et de logique de la part de l’autre élève qui veut l’aider. Et c’est
enrichissant en soi, une véritable leçon de vie, un entraînement à la vie
citoyenne. Lorsqu’un élève est noyé, il l’est souvent sur plusieurs sujets. Il
peut s’agir de lacunes en grammaire ou en vocabulaire, ou il n’a pas compris l’évolution
du sujet, ou il ne sait plus pourquoi il doit apprendre, l’importance du
savoir, ou il ne veut pas apprendre toute ces théories parce qu’il préférerait
faire de la mécanique automobile, sujet qui le passionne, ou ses parents le
forcent à « faire des études » eux-mêmes ayant raté les leurs et
pataugé douloureusement dans la pauvreté. Il peut y avoir des situations très
complexes qui sortent du cadre de l’entraide. Mais il est bon de s’y frotter,
quitte à jeter l’éponge et demander l’aide du professeur. Et celui-ci devrait l’informer
du résultat, une fois la difficulté résolue, afin que ce soit un échec
formateur pour l’élève. On s’élève aussi en se frottant à la vie et en
apprenant de ses échecs.
La transition
C’est d’une facilité déconcertante. Une
fois tout le monde d’accord ou presque et ayant compris la transition vers une
civilisation humaine plus équilibrée, plus juste, plus écologiques, etc., il n’y
a que quelques étapes.
On oublie le Bac qui n’est plus un
critère ni une étape.
Habituellement le professeur connaît
ses élèves et sait qui s’en sort bien, matière par matière, qui est
partiellement noyé et a besoin de révisions et qui est totalement noyé. Avec le
système des modules, il est facile de détecter ce qui est acquis et ce qui ne l’est
pas ou mal. Pour l’élève totalement noyé, il s’agit généralement de problèmes
multiples dans les matières, dans les choix personnels (l’univers de l’élève)
et dans l’univers extérieur. En séparant bien les choses, en utilisant une
communication rapprochée, et en se servant de logique, on doit pouvoir repérer
et remédier à ce qui cloche. En termes militaires, ce serait sonner la retraite
et réorganiser l’armée.
L’exception : l’élève qui n’en est pas un
Il y a une autre catégorie qui n’est de
fait pas un élève. Il n’est pas question de forcer un enfant ou ado à faire
acte de présence sans aucune intention d’apprendre ou plutôt de s’entraîner à
la vie citoyenne, puisque c’est de cela qu’il s’agit.
Dans cette catégorie, nous trouvons la
méchanceté, la violence, le chantage, la destruction de la réputation d’élèves
qui ne le méritent pas, les humiliations, le trafic de drogue, les menaces de
mort, etc. Une minorité d’élèves déments peuvent pourrir la vie de la grande
majorité des professeurs et élèves sociables qui ne demandent qu’à travailler.
Les idéologies prônant une tolérance sans limite envers des êtres
fondamentalement destructeurs n’a rien à faire dans l’école. Un élève est
quelqu’un qui veut travailler et s’entraîner pour devenir un citoyen,
autrement dit, quelqu’un qui apporte sa pierre à l’édifice de la société
humaine et naturelle. Qu’il ait ou non des difficultés n’a rien à voir avec cette
catégorie particulière qui consiste de gens qui ne veulent pas
« savoir » ni devenir des citoyens.
Quoi en faire ? Eh bien affrontons
le problème de chaque individu et résolvons-le – en dehors du cadre de l’école.
Les deux données clefs
Il y a deux données très, très
importantes :
1. Un
enfant est un univers à part entière, et cet univers est totalement différent
de tout autre univers individuel.
Ces deux données sont les clés pour
résoudre les problèmes d’éducation, de criminalité, et probablement la plupart
des problèmes mentaux causés par la dissociation et un trop grand nombre d’échecs.
Les personnes au pouvoir souffrent de
la même déconnexion. Ils ne sont pas en contact. Ainsi, si l’on pouvait les
mettre en contact avec les univers individuels et les deux données ci-dessus,
cela inverserait la situation de la Terre en élevant le moral des enfants, de
leurs parents, des enseignants et de toute personne concernée par l’avenir.
Cela transformerait les échecs en une situation gagnante. Juste ces deux
données.
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