Définition de savoir
Savoir consiste à acquérir ou à avoir acquis des données
vraies, directement ou par l’intermédiaire d’un raisonnement.
Perceptions procurant des savoirs
Les canaux connus des perceptions sont
le toucher, le goût, l’odorat, la vue, l’ouïe. La raison est un autre canal qui
procure indirectement des données.
Chacune de ces perceptions nous
apportent des données, des savoirs.
Un cuisinier par exemple utilise
principalement son odorat, son gustatif et son toucher. Il utilise la vue pour
des choses comme la présentation des plats, bien que cette dernière ne soit pas
nécessaire (il pourrait être non-voyant et faire un très bon cuisinier. Il
distingue les différentes odeurs, goûts, textures, formes, poids, ce genre de
choses.
Un musicien utilise son ouïe :
harmonie, rythme, qualité des sons, hauteur (note), volume, etc. Le toucher
également. Il utilise la vue pour déchiffrer les partitions, mais pas
nécessairement. Il pourrait être aveugle et faire un très bon musicien, Ray
Charles ou Gilbert Montagné, par exemple.
Un « nez » utilise son odorat
pour sentir et tester différents parfums.
Un œnologue utilise son odorat et son
goût pour tester et goûter les vins. Il utilise la vue pour observer les
couleurs ou reflets des vins.
Tous utilisent à la fois les perceptions
directes (les cinq sens) et le raisonnement. Tous ont affaire à des vérités
(des faits observables par les sens et la raison).
Ces différents sens s’entraînent afin
de distinguer les différentes caractéristiques de ces perceptions.
Nous voyons donc que « savoir » est très loin d’être limité à des notions écrites ou parlées sous forme de mots et de phrases.
Les mots et les phrases
Les mots et les phrases ne servent qu’à
communiquer des pensées. En général, les messages parlés servent au présent.
Les mots écrits (ou les signes) servent
pour communiquer à quelqu’un dans le futur proche ou éloigné. On peut aussi s’en
servir au présent si l’on ne veut pas être entendu par une autre personne. Mais
habituellement, les livres, les textes, les messages servent à enregistrer des
pensées qui vont plus tard être lues par quelqu’un qui sait lire et comprendre
le langage utilisé. Celui qui lit le livre reçoit les « données » du
passé.
La grammaire sert d’accord entre de
nombreuses personnes (habituellement un peuple) sur la manière d’arranger ou de
mettre de l’ordre dans des mots ou types de mots, afin que celui qui reçoit le
message ait le même concept ou la même idée que celui qui l’a émis.
Les jeunes qui écrivent leurs textos
ont développé un vocabulaire et une grammaire communs qui rendent leurs
communications compréhensibles.
Il y a beaucoup à dire sur le sujet du
langage. Mais ce n’est qu’un domaine très spécialisé de la perception et de l’acquisition
de savoirs. Par contre, le langage est bien pratique pour échanger entre deux
êtres humains.
Le droit à ne pas savoir
C’est une erreur fondamentale de l’éducation
que de punir un enfant parce qu’il ne sait pas, ou qu’il ne peut pas savoir, ou
encore qu’il ne veut pas savoir.
À moins d’être fou, un être humain possède
un libre-arbitre exceptionnel, dont celui d’acquérir des données, de l’expérience,
des savoirs. Il prend des décisions, peut décider d’un futur ou d’un autre,
peut imaginer et créer, peut inventer, peut analyser, peut revoir et changer ou
confirmer ou encore rejeter ses données. C’est un magicien. Et il se sert de
ses données acquises par les différents sens ou la raison.
Et il peut reconnaître qu’il ne sait
pas. Ou qu’il ne sait pas assez. Ou, que ses données comportent des inconnues.
Ou qu’on lui ment ou qu’on lui a menti, ses données contenant donc des
mensonges. Il peut faire cette analyse. Il a parfaitement le droit de le faire.
Donc, punir un élève parce qu’il ne
sait pas est de la pure barbarie intellectuelle. Et c’est l’un des fondements
faux de l’école. Cela dégrade l’élève.
De même, punir un élève parce qu’il a
fait des erreurs est dans la même catégorie des traitements barbares.
Continuer avec la prochaine étape de
difficulté d’un cours alors que l’élève ne sait pas, ou a commis des erreurs
dans l’étape précédente, est également barbare. Cela noie l’élève.
Ce sont des fondements de l’école. Ils
sont faux.
Principe vrai
L’élève a un droit inaliénable, un
droit humain à ne pas savoir. Il a le droit de connaître ses erreurs et de les corriger
et il doit avoir le temps de s’exercer et d’apprendre de ses erreurs. Il a le
droit à la certitude et au savoir-faire bien acquis. Il a aussi le droit à ne
pas s’intéresser à un sujet et de l’ignorer délibérément.
C’est une vérité, un droit humain
fondamental. L’homme peut savoir comme il peut ne pas savoir ; il peut se
corriger ou corriger ses erreurs, d’autant plus un enfant qui est là pour
apprendre.
Les conséquences de ne pas savoir
Oui, il peut y avoir des conséquences à
ne pas savoir. Dans certains cas, on peut être rejeté par les autres ; on
peut ne pas pouvoir s’intégrer ; on peut ne pas comprendre ce que d’autres
disent ou écrivent ou ont écrit.
Mais bien souvent, cela n’a aucune
conséquence. Ne pas savoir peut être la simple honnêteté de dire « je ne
sais pas et je veux savoir ». Ou, « je ne sais pas et je m’en
fiche ». C’est toujours un droit. Et si c’est indispensable de savoir, on
peut toujours l’expliquer mieux que ça ne l’a été.
Ce n’est qu’une première approche des
fondements de notre école du futur. Je ne sais pas si c’est LA donnée la plus
fondamentale, mais c’est une donnée importante.
Les sources fiables de données
Une étape de logique et d’analyse est
la confirmation ou l’infirmation des données, surtout lorsqu’on ne peut pas les
observer directement.
C’est un système horizontal. On ne se
réfère pas au « grand philosophe untel » ; on se réfère à la
vie, à ceux qui utilisent le savoir, les professionnels, les artisans, les
gens, surtout ceux qui ont affaire à la vérité et qui ne peuvent pas mentir à
leurs clients sans conséquences.
La confiance, l’honnêteté et la vérité
existent bel et bien. Pas partout, loin de là. Mais dans tous les métiers ou
professions de haute qualité, les trahir peut équivaloir à se faire une
mauvaise réputation et à perdre une clientèle de valeur. Et puis, il y a un
sens de l’honneur qui existe encore et qui est une fierté personnelle pour le
travail bien fait et le service rendu à un autre être humain, une certaine
exigence envers soi-même.
Donc l’horizontalité, par opposition à
la verticalité d’une hiérarchie autoritaire, l’observation du terrain, des
hommes et femmes qui ont des valeurs, qui travaillent bien, tout ceci est une
excellente source de données fiables ; ce que ne fait pas l’école.
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